Description
L'histoire de la famille Kuntz en matière de viticulture et de tonnellerie remonte à plusieurs siècles à Lieser, un virage en amont de Bernkastel, au cœur de la vallée de la Moselle. Sybille, comme il fallait s'y attendre, a grandi dans la viticulture, un métier qu'elle détestait dans son enfance. Lorsqu'elle étudiait l'administration des affaires à l'université, elle tenait un magasin de vin pour couvrir ses dépenses, car faire du vin était sa seconde nature. Après ses études, elle retourne en Moselle ; la boucle est bouclée. elle était convaincue qu'elle pouvait faire du Riesling de Moselle aussi bien que le Riesling qu'elle avait appris à connaître et qu'elle vendait dans sa boutique. Ses goûts s'étaient développés et ses racines étaient profondes dans le vin, alors pourquoi pas ? Sybille a commencé avec un peu plus d'un acre de vignoble en 1984, un millésime terrible. Dès le début, ses vins ont été élaborés dans le style plus sec qu'elle préfère. C'était la tradition dans une grande partie de la vallée de la Moselle avant les deux guerres mondiales, lorsque les raisins ayant un niveau de maturité équivalent à QbA, Kabinett ou Spätlese étaient fermentés plus ou moins sec, et le vin devait vieillir pendant quelques années pour assurer sa stabilité avant d'être expédié sur le marché. Après les guerres, la pratique de l'élaboration de vins avec du sucre résiduel a pris son essor, entérinée par le superlatif et très mûr millésime 1959. Aujourd'hui encore, la plupart des producteurs de la Moselle appartiennent au camp des vins plus doux. Ainsi, malgré ses antécédents familiaux en matière de viticulture, Sybille n'a pas eu la vie facile : non seulement elle était exclue de la production de vins secs, mais elle le faisait en tant que femme. Pour ne rien arranger, elle était également viticultrice, sans diplôme d'œnologie. En 1990, elle a cessé d'utiliser des herbicides et des pesticides. En 1995, elle a épousé Markus Riedlin (un œnologue - de l'université de Geisenheim, à droite), qui avait passé huit ans à gérer un vignoble dans le nord de l'État de New York, avec vue sur le lac Érié. Il retourne en Allemagne pour devenir directeur du grand lycée public Friedrich-Wilheim-Gymnasium de Trèves. Peu après, il a rencontré Sybille lors d'une dégustation, qui s'est avérée être non pas une fleur timide et recluse, mais une femme au caractère formidable qui, lors de leur premier rendez-vous, a apporté une bouteille de son Spätlese bouchonné à boire. Peu de temps après, il a quitté le domaine de l'État pour travailler avec elle à Lieser. Ils ont ensuite cessé d'utiliser des fongicides de synthèse dans le vignoble et ont obtenu la certification biologique en 2013. En 2016, ils ont obtenu la certification biodynamique Demeter, et en 2018, Markus a obtenu la certification Demeter pour le petit domaine de Baden qu'il a hérité de son père quelques années plus tôt. Les vins des deux domaines sont élaborés dans leur cave de Lieser, et les deux hommes prennent toutes les décisions ensemble. Il est à noter qu'il existe aujourd'hui moins de 10 domaines viticoles certifiés biodynamiques dans toute la vallée de la Moselle. Sur le plan stylistique, Sybille a décidé de faire des vins secs en 2011. Elle a choisi un vin par catégorie et a fait les trois premiers niveaux résolument secs, son feinherb auslese marquant la transition vers le sucré. C'est logique car il suit le cycle de maturation du raisin. Avec ce millésime, elle a également revu ses étiquettes pour indiquer le niveau de maturité par la couleur de l'étiquette, qui correspond à la couleur du raisin à chaque stade. L'exception à cette règle est l'étiquette bleue du Kabinett, qui fait référence à l'ardoise dévonienne de ses vignobles et à la minéralité qu'elle apporte.
